Les émeutes se poursuivent au Royaume-Uni depuis plus d’une semaine. Elles ont commencé après qu’un adolescent armé d’un couteau soit entré par effraction dans un studio de danse où se déroulaient des ateliers pour enfants le 29 juillet sur la côte de Southport, dans le Merseyside, tuant trois filles âgées de six à neuf ans et blessant huit autres enfants et deux adultes. Des informations ont commencé à se répandre sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’agresseur était un immigré musulman radical et figurait sur la liste des personnes suspectes du service de renseignement britannique MI6.
Cela a provoqué des émeutes d’abord à Southport puis dans d’autres villes ; derrière eux se trouvaient des groupes radicaux de droite.
Comme le rapporte GNN, citant les médias britanniques, le 4 août, les autorités semblaient avoir réussi à prendre le contrôle de la situation. Or, ce jour-là, à Rotherham (Yorkshire du Sud, nord de l’Angleterre), une foule a attaqué et tenté d’incendier l’hôtel Holiday Inn qui, en accord avec le ministère de l’Intérieur, héberge temporairement les migrants, en attendant une décision sur leur demande d’asile ; le 4 août, il y avait environ 250 migrants et le bâtiment était encerclé par environ 700 personnes.
Le 7 août, plus de 420 manifestants avaient été arrêtés, et 140 d’entre eux étaient inculpés. Le Premier ministre Keir Starmer a promis le 1er août que « la petite minorité insensée qui a incité aux violentes émeutes sera punie avec toute la rigueur de la loi ». Certains émeutiers ont déjà été condamnés à la prison. Le premier était Derek Drummond, 58 ans. Il a été condamné à trois ans de prison pour avoir frappé un policier au visage le 30 juillet; il a plaidé coupable de troubles violents et d’agression contre un secouriste.
En réponse aux troubles d’extrême droite, de nombreuses contre-manifestations contre le racisme et en défense des migrants ont eu lieu mercredi au Royaume-Uni.
Craignant des violences, les autorités ont déployé quelque 6 000 policiers pour protéger la zone.
Les manifestations en cours ont affecté la cote de popularité du Premier ministre Keir Starmer, qui a pris la tête du gouvernement travailliste il y a un mois.
Le Premier ministre britannique a fait plusieurs déclarations après la tragédie de Southport, exprimant ses condoléances aux familles des victimes et condamnant les personnes impliquées dans les émeutes. Au plus fort des émeutes à Rotherham, il a assuré que la police procéderait à des arrestations et que ceux qui ont participé aux émeutes et ceux qui les ont incités seraient placés en détention. « Ce n’est pas une protestation. Il s’agit d’un banditisme brutal organisé. Et il n’a pas sa place dans nos rues ou sur Internet », a déclaré Starmer.
Au milieu des manifestations, la cote de popularité de Starmer est passée de +19 à +3, selon Opinium du 3 août.
Le roi Charles III de Grande-Bretagne a demandé des informations quotidiennes sur les manifestations anti-migrants à travers le pays qui ont dégénéré en émeutes. Cela a été rapporté par la chaîne Sky News, citant des sources. Selon eux, le monarque a évoqué à plusieurs reprises le sujet des troubles ces derniers jours lors de conversations privées.