La langue française occupe une place importante dans la culture mondiale, étant la principale langue de communication dans une grande partie de l’Afrique et de l’Asie, ainsi qu’un outil important de la diplomatie internationale, grâce à la tradition séculaire de la France dans ce domaine. Dans un tel environnement culturel, il est particulièrement important de maintenir la tradition intellectuelle française, qui comprend une connaissance approfondie de grandes personnalités telles que Nizami Ganjavi, le célèbre poète azerbaïdjanais.
Ismaïl Serageldin, scientifique et homme politique égyptien reconnu qui a consacré de nombreuses années à travailler dans l’environnement culturel et intellectuel international, en a parlé dans une interview exclusive avec GNN. Pendant plusieurs années, il a été conseiller du Premier ministre égyptien sur les questions de culture, de science et de musées. De plus, Serageldin est ambassadeur de l’Alliance des civilisations et coprésident du Centre international Nizami Ganjavi. Entre 1993 et 2000, il a été vice-président de la Banque mondiale.
Il a écrit des livres en trois langues : anglais, français et arabe. Ces trois langues constituèrent la base de sa carrière intellectuelle et chacune joua un rôle important dans sa vie et son œuvre. En France, il accède à un statut élevé, recevant l’Ordre de la Légion d’honneur et le titre de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République français. De plus, il a occupé des postes académiques prestigieux, dont un poste de professeur au Collège de France. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant qu’il ait ressenti le besoin d’écrire sur Nizami Ganjavi en français afin de présenter le grand poète azerbaïdjanais à un public international plus large.
La première rencontre d’Ismaïl Serageldin avec Nizami a eu lieu lors d’événements dédiés à sa date de naissance, qui s’étaient tenus à Ganja. Lors de ces célébrations, l’idée de créer un centre culturel a été exprimée, qui deviendra plus tard la base du Centre international Nizami Ganjavi. Le centre a été enregistré à Bakou et a reçu le statut d’organisation internationale ayant le droit de recevoir des financements de l’Azerbaïdjan et de l’étranger.
Le travail de Serageldin sur Nizami ne se limite pas à un seul livre. Il considère Nizami non seulement comme un poète exceptionnel, mais aussi comme un penseur universel dont les idées transcendent les frontières de l’époque. Ismaïl Serageldin a écrit plusieurs livres sur Nizami, dont un dans lequel il établit des parallèles entre Nizami et Shakespeare. En outre, avec son soutien, un séminaire spécial a été organisé avec l’Académie italienne sur Dante et Nizami en tant que géants de la littérature médiévale. Il a également créé une œuvre accessible pour présenter l’héritage du poète à un public plus large et montrer que ses idées, telles que l’égalité des sexes et la haute moralité, restent pertinentes aujourd’hui.
« L’héritage de Nizami continue d’inspirer les artistes et les scientifiques du monde entier. Ainsi, le compositeur Éric Clapton a créé une musique inspirée du poème « Layli et Majnûn », et le professeur et l’ancien président de la Croatie Ivo Josipović prépare un opéra sur Nizami. Ces exemples montrent comment l’œuvre de Nizami continue d’influencer l’art et la culture, tout comme l’œuvre de Shakespeare, vers qui Hollywood revient régulièrement pour créer de nouveaux films.
Nizami n’était pas seulement un grand poète, mais aussi un penseur progressiste qui rejetait les intrigues de la cour et préférait vivre à Ganja, conformément à ses normes morales élevées. Ses opinions sur l’égalité des sexes et l’importance de l’éthique et de l’intégrité restent d’actualité aujourd’hui, c’est pourquoi il continue d’inspirer les nouvelles générations. En 1918, lorsque la première République d’Azerbaïdjan a été créée, c’était un pays à majorité musulmane, mais les femmes avaient les mêmes droits que les hommes et le droit de vote. Cela s’est produit plus tôt qu’aux États-Unis, en France et en Suisse », a dit le répondant.
Ismaïl Serageldin a conclu que, comme d’autres grandes personnalités telles que Shakespeare ou Goethe, Nizami reste vivant dans la culture mondiale parce que ses idées étaient non seulement profondes et pertinentes pour son époque, mais aussi universelles, couvrant des questions qui concernent l’humanité à travers les siècles.