Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed ben Abdel Rahman Al Thani, a annoncé mercredi qu’Israël et le Hamas étaient convenus de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, qui durait depuis octobre 2023. Dans le cadre de cet accord, le groupe palestinien s’est engagé à libérer une partie des otages israéliens, rapporte GNN.
Le Qatar a joué le rôle de principal médiateur dans les négociations, offrant son territoire pour des réunions indirectes entre les parties.
Il est rapporté que l’accord de cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages ont été conclus lors de rencontres entre le Premier ministre qatari et des représentants du Hamas, ainsi qu’avec des représentants d’Israël, séparément.
Selon le Premier ministre qatari, le cessez-le-feu entrera en vigueur dimanche 19 janvier, sous réserve de l’approbation du gouvernement israélien. L’heure précise du début du cessez-le-feu n’a pas encore été définie, a-t-il précisé.
Le gouvernement israélien n’a pas encore validé les conditions de l’accord. Une source de Reuters a indiqué qu’un vote est attendu jeudi et que la majorité des ministres semblent prêts à soutenir l’accord. Mercredi, il a été rapporté que le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait interrompu un voyage à l’étranger pour rentrer d’urgence dans son pays.
Des sources anonymes d’agences d’information avaient révélé peu avant l’annonce officielle que la première phase du cessez-le-feu serait prévue pour une durée de six semaines, soit 42 jours.
Pendant cette période, les troupes israéliennes devront progressivement se retirer de la bande de Gaza, et plusieurs centaines de camions transportant de l’aide humanitaire devraient être autorisés à entrer quotidiennement sur le territoire.
Le Premier ministre du Qatar a déclaré que, de son côté, le Hamas libérerait 33 otages parmi ceux qu’il détient au cours de cette première phase.
Le nombre total d’otages retenus par le Hamas et ses alliés était estimé par Israël à 94 personnes, parmi lesquelles 34 seraient probablement décédées.
Le président israélien, Isaac Herzog, a tenu une réunion avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric-Egger, afin de discuter des détails techniques concernant le transport des otages.
À la suite de la déclaration du Premier ministre qatari, le président des États-Unis, Joe Biden, s’est également exprimé.
« La conclusion de cet accord est le résultat non seulement des pressions extrêmes auxquelles le Hamas a été soumis et des changements dans l’équilibre régional après le cessez-le-feu au Liban et l’affaiblissement de l’Iran, mais aussi du travail acharné et minutieux de la diplomatie américaine. Ma diplomatie n’a jamais cessé ses efforts pour parvenir à un tel résultat », a déclaré Biden.
Selon lui, l’accord a été conclu conformément à son propre plan, proposé en mai 2024 et unanimement approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Ce plan prévoit trois étapes. La première correspond à l’accord conclu au Qatar : un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens.
Lors de la deuxième étape, Israël et le Hamas devront discuter des mesures à prendre pour mettre fin définitivement à la guerre. Cette phase, selon le plan de Biden, doit durer six semaines. Si, durant cette période, aucun accord n’est conclu, le régime de cessez-le-feu devra être prolongé. La troisième phase des négociations portera sur la libération des otages restants et sur un plan de reconstruction de la bande de Gaza.
Biden a affirmé que ces négociations figuraient parmi les plus difficiles de sa carrière politique.
Les habitants de Gaza et une majorité d’Israéliens ont accueilli avec joie l’annonce de cet accord.
Pour les Palestiniens, cela signifie la fin des bombardements et le retour de centaines de milliers de personnes déplacées dans leurs foyers.
En Israël, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues des villes pour célébrer l’annonce venue du Qatar. Pendant près d’un an et demi, ces personnes ont organisé des manifestations exigeant du gouvernement qu’il conclue un accord avec le Hamas pour libérer les otages.
Cependant, de nombreux Israéliens estiment que cet accord est incomplet, car il ne concerne que le retour d’une partie des otages. Mercredi soir, ils sont également descendus dans les rues, demandant des explications au Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Le bureau de Netanyahou a déclaré que « certains points non résolus de l’accord doivent encore être réglés », mais que le Premier ministre espère qu’ils seront finalisés dans les prochaines heures.
Les opposants les plus intransigeants à l’accord de paix au sein du gouvernement de Netanyahou sont deux politiciens des partis d’extrême droite : le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.
Quelques heures après l’annonce de l’accord, Smotrich s’est exprimé de manière négative à son sujet. « L’accord qui sera présenté au gouvernement est mauvais et dangereux pour la sécurité de l’État d’Israël », a déclaré le politicien, cité par l’agence AFP.
Le président Herzog, dont les pouvoirs sont limités, a exhorté le gouvernement à accepter l’accord. « Cet accord – lorsqu’il sera signé, approuvé et exécuté – apportera avec lui des moments profondément douloureux, lourds et difficiles. Il posera également des défis considérables. Ce n’est pas une situation simple – c’est l’un des plus grands défis que nous ayons connus », a déclaré Herzog lors d’une conférence de presse.
Élu président des États-Unis, Donald Trump a réagi à l’annonce de l’accord par une série de publications sur les réseaux sociaux. « Nous avons un accord pour les otages au Moyen-Orient », a-t-il écrit en majuscules sur son réseau social Truth Social. « Ils seront bientôt libérés. Merci ! »
Dans un autre post, Trump a affirmé que « cet accord épique de cessez-le-feu n’a été possible que grâce à notre victoire historique en novembre ». Il a promis que son administration continuerait à œuvrer pour la paix et à conclure des accords pour la sécurité de tous les Américains et de leurs alliés.