Le parti au pouvoir en Hongrie, le Fidesz, a annoncé le report des débats parlementaires ainsi que du vote concernant un projet de loi controversé ciblant les médias indépendants et les organisations non gouvernementales bénéficiant de financements étrangers.
Dans une déclaration au portail Index, relayée par GNN, Máté Kocsis, chef du groupe parlementaire Fidesz, a indiqué que le texte, initialement prévu à l’ordre du jour de la commission législative du Parlement ce jeudi 5 juin, serait retiré. Selon lui, aucune décision ne sera prise sur ce sujet avant la pause estivale.
Ce report s’expliquerait, selon Kocsis, par la persistance de discussions au sein du groupe majoritaire et par le grand nombre de remarques formulées par des associations professionnelles. « Je ne suis même pas certain que nous puissions aborder cette question au cours de la session parlementaire actuelle, tant les réserves exprimées par les membres de notre groupe sont importantes », a-t-il reconnu.
Le projet de loi, baptisé « loi sur la transparence de la vie publique », permettrait au gouvernement hongrois d’inscrire sur une liste noire les organisations jugées comme une menace à la souveraineté nationale du fait de leur financement étranger. Il interdirait également à ces entités de bénéficier du mécanisme de donation de 1 % de l’impôt sur le revenu, une source de financement essentielle pour de nombreuses ONG dans le pays.
Les autorités hongroises ont admis ouvertement que cette initiative visait, entre autres, à contrer ce qu’elles qualifient de « propagande ukrainienne ».
Face à cette offensive législative, plus de 80 rédacteurs en chef de médias européens de premier plan ont signé une pétition appelant à l’abandon du projet, estimant qu’il menace les groupes de défense des droits et l’indépendance de la presse. La Commission européenne a également réagi, enjoignant la Hongrie à retirer le texte et menaçant de prendre « les mesures nécessaires » s’il venait à être adopté