Le ministre de la Défense grec, Nikos Dendias, a demandé à l’ambassadrice de France à Athènes des explications concernant les informations selon lesquelles Paris serait prêt à vendre des missiles METEOR à la Turquie.
La déclaration du ministre grec est citée par Euractiv, rapporte GNN.
La possible vente de ces missiles a provoqué une vive réaction à Athènes, compte tenu des relations tendues avec son voisin turc.
« J’ai exprimé à l’ambassadrice de France le ferme désaccord de la Grèce face à une telle éventualité, qui est incompatible avec les excellentes relations stratégiques entre nos deux pays », a déclaré Dendias après sa rencontre avec l’ambassadrice française Laurence Auer.
Le ministère grec de la Défense se réfère à des informations selon lesquelles la France serait prête à fournir à la Turquie des missiles « air-air » longue portée METEOR, que l’armée de l’air grecque utilise sur ses avions Rafale.
En particulier, le journal La Tribune a révélé que le président turc Recep Tayyip Erdogan envisageait d’acheter des chasseurs Eurofighter, à condition qu’il puisse également acquérir des missiles METEOR afin de rivaliser avec la Grèce.
Actuellement, la Turquie cherche à combler un déficit dans l’équipement de ses forces aériennes.
Lorsque la Turquie n’a pas pu obtenir de Rafale en raison de la clause de défense mutuelle dans l’accord militaire entre la Grèce et la France, elle s’est tournée vers l’idée d’acquérir des chasseurs Eurofighter.
Le problème pour Athènes est que les missiles METEOR, capables d’atteindre des cibles à plus de 100 kilomètres, peuvent également être utilisés par les Eurofighter.
Pour le gouvernement grec, il semble contestable qu’un pays producteur vende des systèmes d’armement à deux nations ayant des différends entre elles.
De son côté, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré ne pas avoir été informé d’une décision française concernant la vente de missiles METEOR à la Turquie.
Toutefois, il a suggéré qu’Ankara aurait peut-être simplement exprimé son intérêt et que le ministre Dendias aurait agi « de manière préventive » en contactant l’ambassadrice française.
Le gouvernement français n’a pas commenté la situation.
La Grèce et la Turquie sont alliées au sein de l’OTAN mais s’opposent depuis des décennies sur plusieurs questions. Cependant, à la fin de l’année 2023, le Premier ministre grec Mitsotakis et le président turc Erdogan ont signé la Déclaration d’Athènes sur la normalisation des relations bilatérales.
La question de la délimitation des frontières maritimes demeure non résolue dans les relations entre les pays.
À la fin de l’année dernière, il a été révélé que la Grèce renforce sa défense en mer Égée, et le ministre de la Défense, Nikos Dendias, a annoncé des projets pour la création d’un bouclier antimissile.