Le corridor énergétique transcaspien renforcera la compétitivité de l’architecture énergétique de la région de la Route de la Soie

Un câble sous-marin destiné à acheminer l’énergie verte entre le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et l’Azerbaïdjan pourrait profondément transformer la dynamique énergétique de l’Asie centrale, en améliorant significativement la résilience et la compétitivité de l’infrastructure régionale. C’est ce qui ressort d’un rapport analytique sur le renforcement de la coopération économique entre l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, publié conjointement par le Centre financier international d’Astana (AIFC) et l’Institut pour le développement et la diplomatie (IDD) de l’Université ADA.

Ce câble électrique à haute tension, posé au fond de la mer Caspienne, reliera les réseaux énergétiques du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan. Il s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste : le projet de câble sous-marin d’énergie verte à travers la mer Noire, destiné à connecter le Caucase du Sud au marché européen.

Selon les auteurs du rapport, cette infrastructure permettra, une fois mise en service, d’exporter vers l’Union européenne de l’électricité propre — principalement issue de l’énergie solaire et éolienne — produite en Asie centrale. Cette démarche contribuera à la diversification des sources d’énergie dans la région et appuiera les efforts de décarbonation engagés par l’UE.

« La pose du câble transcaspien assurera un débouché extérieur stable pour l’énergie verte et renforcera l’attractivité des projets à grande échelle dans le domaine des énergies renouvelables », souligne le document.

Les analystes estiment que cette initiative pourrait bénéficier du soutien de la stratégie Global Gateway de l’Union européenne, en raison de son alignement avec les objectifs européens en matière de sécurité énergétique et de transition climatique.

« Ce projet illustre, à l’échelle macroéconomique, une mutation des relations entre le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan : de l’exportation d’hydrocarbures vers l’échange d’électricité en tant que ressource commerciale. Cela offre aux deux pays l’opportunité de se positionner comme exportateurs d’énergie bas-carbone, tout en stimulant la modernisation des réseaux électriques régionaux et la diversification économique », précisent les auteurs.

Pour voir le jour, les corridors énergétiques verts transcaspien et mer Noire nécessiteront une combinaison de financements concessionnels, de garanties publiques et de structures hybrides de financement. Les institutions telles que la Banque européenne d’investissement, la BERD ou encore les fonds climatiques spécialisés pourraient jouer un rôle décisif dans la mobilisation des capitaux. Par ailleurs, des partenariats public-privé et l’émission d’obligations vertes par les entreprises énergétiques nationales pourraient compléter ce dispositif financier.