Le gouvernement français doit présenter jeudi son budget 2025, prévoyant 60 milliards d’euros de hausses d’impôts et de réductions de dépenses pour lutter contre un déficit budgétaire grandissant en spirale.
Cela a été rapporté par GNN en référence à Reuters.
Le nouveau gouvernement du Premier ministre Michel Barnier subit une pression croissante de la part des marchés financiers et des partenaires de la France dans l’Union européenne pour agir après que les recettes fiscales ont été nettement inférieures aux attentes cette année et que les dépenses les ont dépassées.
Mais les contraintes budgétaires doivent être soigneusement calibrées pour rassurer les partis d’opposition, qui pourraient non seulement opposer leur veto au projet de loi budgétaire, mais aussi s’unir et faire tomber le gouvernement en exprimant sa défiance à son égard.
Manquant de majorité par une marge significative, Barnier et ses alliés du camp du président Emmanuel Macron n’auront d’autre choix que de faire de nombreuses concessions pour faire adopter le projet de loi de finances, ce qui est peu probable avant la mi-décembre ou la fin décembre.
Le « Rassemblement national » d’extrême droite dont Barnier a besoin du soutien tacite, pour survivre à tout vote de censure, a déjà contribué à faire dérailler la proposition du gouvernement de retarder de six mois l’augmentation des retraites afin d’économiser 4 milliards d’euros.
Les membres du parti de Macron ne souhaitent pas non plus voir disparaître l’héritage présidentiel de réductions d’impôts, comme l’a déclaré mercredi son ancien Premier ministre Gabriel Attal : « Le budget ne comprend pas de réformes et est trop onéreux en termes d’impôts ».
Barnier a déclaré qu’il épargnerait la classe moyenne et qu’en échange il imposerait un impôt supplémentaire temporaire aux grandes entreprises, ainsi que les personnes gagnant plus d’un demi-million d’euros par an.
Cependant, tous les contribuables seront concernés par les projets visant à rétablir la taxe sur la consommation d’électricité au niveau qui existait avant sa réduction d’urgence lors de la crise des prix de l’énergie en 2022-23.
Le gouvernement a déclaré que le projet de loi budgétaire réduirait le déficit public à 5 % du produit intérieur brut l’année prochaine, contre 6,1 % cette année – un chiffre plus élevé que celui de presque tous les autres pays européens, comme une première étape vers un déficit conforme à la limite européenne de 3 % en 2029.
Alors que la hausse des impôts représentera un tiers du déficit budgétaire de 60 milliards d’euros, le reste proviendra de réductions de dépenses, avec une réduction de 20 milliards d’euros dans les ministères français et le reste affectera les dépenses individuelles de sécurité sociale, de soins de santé, de retraites et les budgets des collectivités locales.
Les coûts d’emprunt de la France ont grimpé en flèche après que Macron a convoqué des élections législatives anticipées et que son parti du centre a perdu face à une alliance de gauche.
Le budget sera également examiné par la Commission européenne, qui a soumis la France à une procédure pour déficit excessif pour violation des règles budgétaires de l’UE.