Les alliés de l’OTAN ont entamé l’élaboration d’un accord visant à augmenter significativement les dépenses de défense, en réponse à la demande du président américain Donald Trump d’allouer 5 % du produit intérieur brut (PIB) aux besoins militaires.
C’est ce qu’écrit Bloomberg, citant des diplomates bien informés, rapporte GNN.
Selon les interlocuteurs, les négociateurs de l’Alliance progressent dans l’élaboration d’un plan prévoyant l’atteinte d’un seuil de 5 % du PIB consacré à la défense et aux dépenses connexes d’ici à 2032, soit à la veille du sommet de l’OTAN prévu en juin à La Haye.
Ce projet sera examiné par les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN lors de leur réunion en Turquie les 15 et 16 mai.
La décision d’élever les dépenses de défense au niveau exigé par Donald Trump – un seuil qu’aucun des 32 États membres, y compris les États-Unis, n’a encore atteint – représenterait la plus forte augmentation des budgets militaires alliés depuis la fin de la Guerre froide. L’Alliance s’est recentrée sur le réarmement à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Comme l’ont indiqué des diplomates, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, promeut l’idée d’un nouvel objectif consistant à consacrer 3,5 % du PIB aux dépenses de défense au cours des sept prochaines années, auquel s’ajouteraient 1,5 % supplémentaires pour des dépenses élargies liées à la sécurité – rapportent les diplomates sous couvert d’anonymat. Cette information a été révélée pour la première fois par l’agence Reuters.
Dans le même temps, l’agence précise que les ministres réunis en Turquie discuteront de la nature exacte des dépenses pouvant être incluses dans ces 1,5 % additionnels, notamment la mobilité militaire, les biens à double usage ou encore la cybersécurité. Il reste cependant à déterminer s’il s’agit de dépenses déjà existantes ou de nouveaux engagements à prendre.
L’initiative de M. Rutte prévoit également la mise en place d’un mécanisme de vérification strict, en contraste avec les objectifs actuels, jugés plus flexibles.
Selon un diplomate européen, une augmentation aussi rapide des dépenses constitue un défi considérable, même si beaucoup la jugent désormais indispensable pour démontrer leur détermination face au Kremlin.
L’agence souligne que le nouveau seuil de référence de 3,5 % repose sur des plans de défense ambitieux actuellement en cours d’élaboration par l’OTAN. L’Alliance a déjà transmis aux gouvernements des États membres des listes détaillées et classifiées d’armements et de capacités (les « objectifs capacitaires »), qui doivent être examinées par les ministres de la Défense à Bruxelles début juin.
Il est prévu que ces listes soient officiellement adoptées lors du sommet de La Haye les 24 et 25 juin.
Une autre initiative de M. Rutte, selon des sources bien informées, concerne une réforme de l’efficacité et de la gouvernance interne de l’Alliance. Une démarche qui pourrait, selon un diplomate, susciter l’intérêt du président des États-Unis.
À noter que des responsables américains ont fait savoir à leurs alliés de l’OTAN que, bien que Donald Trump envisage de participer au sommet, il pourrait renoncer à sa venue si les autres membres de l’Alliance n’acceptaient pas un accord préalable sur l’augmentation des dépenses et un partage accru des responsabilités dans la défense de l’Europe.
Récemment, le Financial Times rapportait que plusieurs capitales européennes incitaient Bruxelles à s’abstenir de toute mesure de rétorsion en réponse aux droits de douane imposés par Trump, et à éviter tout conflit avec lui avant le sommet de l’OTAN de juin, afin de ne pas compromettre l’événement.