L’UE prépare des contre-mesures face aux droits de douane américains, tout en laissant la porte ouverte aux négociations jusqu’en juillet

L’Union européenne prépare des contre-mesures en réponse aux nombreux droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations de produits européens, introduits pendant la pause de 90 jours décrétée par le président Donald Trump.

C’est ce qu’a déclaré mardi 6 mai le commissaire européen au commerce, Maroš Šefčovič, cité par Reuters, écrit GNN.

Šefčovič a souligné que toutes les options d’action restaient sur la table.
Selon lui, les droits de douane américains touchent actuellement 70 % du commerce de biens entre l’UE et les États-Unis, un chiffre qui pourrait atteindre 97 % après la conclusion des enquêtes américaines visant les secteurs pharmaceutiques, des semi-conducteurs et d’autres produits.

Le commissaire européen a affirmé que parvenir à une solution conjointe avec les États-Unis demeure un objectif clair et souhaité de l’UE.

« Nous avons besoin que les États-Unis fassent preuve de leur volonté d’atteindre une solution juste et équilibrée à cette situation », a-t-il déclaré.

Comme l’a rappelé l’agence, à l’heure actuelle, les 27 pays de l’UE sont confrontés à des droits de douane américains de 25 % sur les importations d’acier, d’aluminium, de véhicules, ainsi qu’à des tarifs « réciproques » de 10 % sur presque tous les autres produits, lesquels pourraient augmenter jusqu’à 20 % après la fin de la pause de 90 jours.

Šefčovič a souligné que l’UE utilise la période jusqu’au 8 juillet pour préparer des mesures supplémentaires en vue de « rééquilibrer » la situation et garantir des conditions de concurrence équitables, si les négociations échouent.

« Toutes les options restent ouvertes », a-t-il répété.

L’Union européenne a, pour l’instant, suspendu ses propres contre-mesures contre les droits de douane américains sur l’acier afin de laisser un espace aux négociations. Toutefois, selon Šefčovič, les avancées dans les pourparlers demeurent limitées.

Il a également indiqué que l’UE se défendrait contre une éventuelle hausse des importations provoquée par un redéploiement des flux commerciaux dû au « mur tarifaire » de Trump.

D’après lui, un groupe de travail spécial chargé de surveiller ces redéploiements commerciaux présentera ses premiers résultats à la mi-mai.

Le 2 avril, Trump avait instauré un droit de douane supplémentaire minimum de 10 % sur la quasi-totalité des pays, tout en proposant des droits de douane « réciproques » supplémentaires pour certains partenaires commerciaux, dont 20 % pour l’UE. Il a ensuite suspendu ces mesures « réciproques » supplémentaires, accordant à ses partenaires un délai de 90 jours pour engager des négociations.

Le 30 avril, la Commission européenne a présenté aux États membres de l’UE les positions en vue des négociations avec l’administration Trump concernant le commerce et les droits de douane américains.

Début avril, Trump avait promis que les États-Unis et l’Union européenne concluraient nécessairement un accord commercial.

Le 2 mai, Šefčovič a déclaré que Bruxelles souhaitait accroître ses achats de produits américains à hauteur de 50 milliards d’euros afin de résoudre les « problèmes » des relations commerciales avec les États-Unis.