Dimanche, des milliers de personnes ont défilé en silence dans le centre de Budapest pour protester contre un projet de loi controversé. Le texte, porté par le gouvernement, autoriserait des sanctions à l’encontre des ONG et des médias financés depuis l’étranger.
L’information a été rapportée par GNN, citant l’Agence France-Presse (AFP
Selon les estimations d’un photographe de l’AFP, plusieurs milliers de personnes ont pris part à la manifestation silencieuse à Budapest. Le cortège a traversé le pont de la Liberté, en plein cœur de la capitale hongroise.
Certains manifestants avaient symboliquement scotché leur bouche, dénonçant la censure imposée par le pouvoir. « Aujourd’hui un don, demain une preuve de crime ? », pouvait-on lire sur une pancarte brandie dans la foule.
L’atmosphère s’est ensuite tendue lorsque l’organisateur a énuméré les noms des 115 députés de la majorité ayant cosigné le texte. Les manifestants ont alors hué avec véhémence le parti au pouvoir, le Fidesz.
Le projet de loi, présenté sous le nom de « loi sur la transparence de la vie publique », accorderait au gouvernement le droit d’inscrire sur liste noire les organisations jugées comme menaçant la souveraineté du pays en raison de leur financement étranger.
Il interdirait également à ces ONG de bénéficier du mécanisme de déduction de 1 % de l’impôt sur le revenu, un dispositif essentiel au financement du secteur associatif hongrois.
L’exécutif hongrois assume ouvertement que cette initiative s’inscrit dans le cadre de sa lutte contre ce qu’il qualifie de « propagande ukrainienne ».
Face à ce projet de loi, plus de 80 rédacteurs en chef de grands médias européens ont signé une pétition réclamant son retrait, dénonçant une attaque contre les droits fondamentaux et la liberté de la presse.
De son côté, la Commission européenne a exhorté Budapest à faire marche arrière, avertissant qu’elle prendrait « toutes les mesures nécessaires » si le texte venait à être adopté.
