Le média ukrainien Hromadske a publié l’intégralité du mémorandum récemment soumis par Kyiv à Moscou et à Washington, document dans lequel l’Ukraine formule les conditions préalables à toute reprise sérieuse du dialogue avec la Fédération de Russie.
Selon les informations relayées par GNN, ce texte exige de la part de Moscou un cessez-le-feu inconditionnel sur l’ensemble des théâtres d’opération – aérien, terrestre et maritime – en amont de tout processus de négociation.
Parmi les exigences prioritaires figurent également le retour immédiat de tous les enfants ukrainiens déportés ou déplacés illégalement, ainsi qu’un échange généralisé de prisonniers selon le principe “tous contre tous”, présenté comme un geste de bonne foi indispensable au rétablissement de la confiance.
Kyiv réclame, par ailleurs, des garanties de sécurité concrètes et durables, censées prémunir contre toute réédition de l’agression russe. Le mémorandum précise que l’Ukraine se réserve le droit de ne pas adopter un statut de neutralité. Elle revendique sa pleine souveraineté pour intégrer la communauté euro-atlantique, notamment à travers une perspective d’adhésion à l’Union européenne. Quant à l’OTAN, l’éventuelle intégration dépendra du consensus au sein de l’Alliance.
Le document insiste également sur l’impossibilité d’imposer des limitations à la taille, à la structure ou au déploiement des forces armées ukrainiennes, y compris en matière d’accueil de troupes étrangères issues d’États alliés.
Sur le plan territorial, Kyiv souligne que toute acquisition de terres ukrainiennes par la Russie depuis 2014 ne saurait être reconnue par la communauté internationale. La tenue d’un sommet entre les chefs d’État des deux pays est envisagée pour trancher les grandes lignes d’un futur accord de paix.
En matière de sanctions, Kyiv propose une levée progressive et conditionnelle des mesures à l’encontre de Moscou, prévoyant leur réactivation en cas de manquements. Le second cycle de négociations russo-ukrainiennes est annoncé pour le 2 juin à Istanbul, selon les autorités turques. La rencontre, prévue à 13h00 au palais « Çırağan », fait suite à une première session organisée le 16 mai, également dans la métropole turque. Celle-ci avait débouché sur un accord d’échange massif de prisonniers et la promesse de poursuivre les pourparlers sur un cessez-le-feu durable.
